mercredi 30 juin 2010

Photographier en festoche

Une petite note sur les conditions de travail en festival... j'ai découvert le principe cette année au Hellfest, et il y a certains détails qu'il faut connaître pour comprendre la nature de certaines galeries.
Il y a en gros deux cas de figure : soit on couvre un concert se déroulant sur une des grandes scènes (Main Stage 1 et 2), soit on couvre un concert sous un chapiteau (Terrorizer Tent ou Rock Hard Tent). La manière de procéder change énormément selon qu'on se trouve dans la première ou la deuxième situation.


1) Shooter les grandes scènes.

Qui dit Main Stage dit gros groupe (normalement), et qui dit gros groupe dit cohue de photographes. Les règles sont strictes : le photopit n'est ouvert que pendant trois chansons, et chaque groupe de photographes n'a qu'une chanson pour shooter avant de dégager et de laisser la place au suivant. On doit donc d'abord faire la queue pour accéder au photopit, puis la sécurité laisse entrer les gens par grappes... qui vont d'une dizaine de personnes pour les groupes les moins connus à une trentaine pour les grands noms.

On se retrouve donc à shooter en urgence tout en essayant de trouver un angle correct au milieu d'une foule de collègues qu'il ne faut pas gêner, ce qui demande énormément de réactivité. On ne peut pas prendre de recul car les membres de la sécurité sont postés devant la grille et récupèrent les slammeurs, donc dès qu'on est un peu trop loin de la scène une armoire à glace vous renvoie dans le groupe de photographes. Du coup toutes les galeries en extérieur ont suivi le même schéma : j'ai shooté frénétiquement au 28-80 dans la fosse pendant le maigre temps imparti, éventuellement avec un autre objectif si la chanson était longue (les 15 secondes qu'on perd à changer d'objectif sont précieuses), puis je me suis retrouvé dans la foule. Et c'est là que le Live View orientable et le téléobjectif prennent tout leur sens... car grâce à eux j'ai pu photographier des musiciens en gros plan depuis le public, en visant à l'écran et en tenant l'appareil à bout de bras au-dessus de ma tête.

La seule exception a été le set de Freak Kitchen : comme il était tôt et que le groupe n'est pas énorme, nous n'étions qu'une vingtaines de photographes dans la fosse... et la sécu nous a laissé y rester pendant tout le set. Autant dire qu'il s'agit des meilleures conditions possibles, sans compter le fait qu'assister à un concert génial à 1m des musiciens pendant 40 minutes c'est quand même bonheur.


2) Shooter sous une tente.

Sous un chapiteau par contre, c'est une toute autre histoire... car les photographes étant peu nombreux, on les laisse systématiquement rester tout le set. Il se peut que la sécu divise les collègues en vagues comme pour la Main Stage si le groupe est suffisamment fédérateur ou, pour Bloodbath, quand le groupe qui joue sur la scène principale en même temps (Kiss) n'accepte que les photographes qu'il a lui-même sélectionnés.

Sauf que dans ce cas, au lieu de se faire renvoyer dans la foule après une chanson, on peut repartir à la queue... et au bout d'un moment, quand il ne reste qu'une dizaine de photographes, on peut poser ses coudes sur la scène et rester à headbanguer devant le groupe en prenant des photos de temps à autres histoire de ne pas abuser. C'est pour ça que les galeries des concerts sous chapiteau sont les plus fournies, et en général les plus réussies... car en quarante minutes, on a le temps d'expérimenter, de changer d'angle et d'objectif douze fois... bref, de se faire plaisir. C'est grand luxe, et on se retrouve forcément avec un plus grand nombre de photos bien prises au final.


>CCC<

2 commentaires:

Lâche 1 com.

Lol.




Pas besoin d'avoir un compte Google pour laisser des commentaires : utilisez l'option "Nom/Url" pour choisir le pseudo que vous voulez (l'URL est optionnelle)